Ruben Nyanguila : « Nos villages sont des paradis négligés ! »

Connu sous le pseudo de Ruben en reportage, le jeune Ruben Nyanguila  s’est spécialisé dans les photos reportages de terrain. Il va de villages en villages et nous fait découvrir les coins reculés du grand Kasaï.

Originaire du Kasaï-Oriental, ce jeune homme de 20 ans passionné de photos a répondu aux questions d’Investir au Kasaï.

Investir au Kasaï : Pourquoi aimez-vous tant les reportages photos ?

Ruben Nyanguila : La photographie est ma passion. C’est une passion qui s’est réveillée en moi alors que je touchais pour la première fois un appareil photo à l’âge de 10 ans.

Certains journalistes préfèrent travailler en ville. Par contre, vous vous êtes spécialisé à nous faire découvrir les villages et leurs spécificités. Que trouvez-vous de particulier dans les villages ?

J’ai grandi dans le village commercial de Bakwa Mulumba où j’ai vécu de très belles expériences. Au fil du temps, je me suis rendu compte que plusieurs personnes ne savent rien de la vie au village. Beaucoup de personnes ont peur du village sous prétexte qu’il y a la sorcellerie… Moi en ce qui me concerne, j’ai appris à aimer les villages et à les considérer autrement. En réalité, nos villages sont des paradis négligés. Par mes reportages, j’essaie donc de changer le regard que les gens ont sur les villages.

Dans les villages et les coins reculés où vous allez, les gens apprécient-ils ce que vous faites ? Acceptent-ils de se faire photographier ?

Les gens dans les villages sont mes premiers fans, ma première cible. A chaque passage, j’essaie de les conscientiser sur la chance qu’ils ont d’y vivre. Ils m’aiment et sont les premiers à demander une photo.

Le journalisme radio et télévision vous intéresse-t-il aussi ?

Dès mon enfance, j’ai appris à aimer tout ce qui a trait à la littérature. Les personnes qui s’exprimaient mieux je les regardais avec des étoiles dans les yeux.

Et dans le milieu où je vivais, c’était généralement des journalistes que j’écoutais chaque jour à la radio. J’ai donc fait du journalisme un rêve, un rêve que j’ai concrétisé moi-même en me lançant sur Facebook. Aujourd’hui je me contente de ce que je fais, et je le prends comme une particularité. Peut-être plus tard je pourrais y trouverai un gain quelconque.

Qui sponsorise tous vos déplacements dans les villages ?

Des clients qui répondent à mes offres pro.

Quelles sont les difficultés et les défis auxquels vous faites face dans votre travail de photo reporter ?

Mon premier défi c’est de pouvoir me contenir de toutes les émotions que je ressens face aux différentes réalités que je rencontre dans les différents milieux que je visite. Je dois aussi apprendre toutes les langues nationales pour pouvoir mieux faire.

Quel message pouvez-vous donner aux journalistes qui préfèrent rester au bureau au lieu de sortir ?

A chacun sa spécificité. Du moment que chacun est excellent dans ce qu’il sait faire.

Jean Hubert Bondo

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