Le Kasaï ne pourra parvenir à la souveraineté alimentaire que s’il cesse de tout importer. Les commerçants kasaïens importent tout : maïs, haricot, riz, etc. Alors que tout cela peut être produit localement. Le mal kasaïen c’est le diamant et le commerce d’importation. Nos mentalités doivent changer !
Qu’on le veuille ou non, la culture d’importation ne bénéficiera jamais à la province. En termes clairs, importer signifie aller enrichir ceux qui exportent. Car, on prend l’argent disponible pour aller l’injecter ailleurs et ramener des produits qui ne serviront qu’à la consommation. Et lorsqu’on consomme ce qu’on ne produit pas on s’appauvrit. La preuve : une fois que les approvisionnements de l’extérieur sont coupés, la crise alimentaire explose dans la province.
Combien de fois n’a-t-on pas connu de crise alimentaire aiguë et de flambées de prix au Kasaï parce qu’un pont s’est effondré au Katanga ? Où encore parce qu’il y a eu un déraillement et que les camions qui amènent les marchandises sont embourbés en raison de l’impraticabilité des routes ? Le Kasaï subira toujours les aléas de la dépendance extérieure tant que ses forces vives ne prennent pas conscience pour rendre la province autonome en matières de denrées alimentaires agricoles.
Récemment, alors qu’il recevait la visite de l’ambassadeur de l’Inde en RDC, le directeur général de la Miba, Paul Lukusa, a déclaré que la Miba « dispose de 183 000 hectares de terres arables ». Toute la question est : que fait-on de tous ces hectares de terres arables inutilisées ? Sont-ils à exploiter ou à contempler ? Faut-il attendre les bailleurs internationaux même pour travailler pour notre propre ventre ?
Un ancien directeur de l’Inéra Ngandajika, Olivier Mulamba, disait : « Les terres du Kasaï meurent de vieillesse. » Pour dire qu’elles restent inexploitées par l’agriculture. Pendant ce temps, les enfants du Kasaï meurent de faim.
Nos mentalités doivent changer. Investir dans l’agriculture c’est assurer la souveraineté alimentaire de la province. Le Kasaï doit produire localement ce qu’il consomme et exporter le surplus. C’est par là que commencera le développement.
